Label Entreprise du patrimoine vivant

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Pour valoriser le savoir-faire d’excellence

Le label Entreprise du patrimoine vivant a été lancé en 2005, à l’initiative du ministère des PME, du commerce et de l’artisanat dans le but de protéger et de mettre en valeur les savoir-faire français d’excellence, alliant tradition et innovation. Aujourd’hui, près de 1 400 entreprises, dont une quinzaine en Sarthe, bénéficient de ce label qui offre quelques avantages fiscaux, un accompagnement promotionnel et, surtout, représente un gage de crédibilité auprès des donneurs d’ordre et investisseurs étrangers.

"À l’échelle mondiale, il n’existe pas d’équivalent à ce label qui est né d’une volonté politique sans cesse confortée par les gouvernements successifs", souligne Alexis Govcyan, directeur de l’Institut supérieur des métiers, l’organisme chargé, depuis l’origine, de la gestion du label Entreprise du patrimoine vivant. À l’évidence, ce caractère officiel donne au label un crédit et une reconnaissance qui, conformément au souhait des pouvoirs publics, vont bien au-delà des frontières françaises. "Notre label présente, notamment, l’intérêt de mettre en valeur l’entreprise dans sa globalité, tant les techniques, les outils et, avant tout, les femmes et les hommes qui maîtrisent le savoir-faire. Dans cet esprit, Entreprise du patrimoine vivant, met en avant la modernité des entreprises françaises qui ont su préserver leurs traditions tout en adaptant leur expertise à l’évolution des marchés et en adoptant avec succès les technologies les plus innovantes."

 

Un label qui ne tombe pas du ciel

Dans cette logique, l’obtention du label Entreprise du patrimoine vivant est le fruit d’un long processus, rigoureux et, par conséquent, peu contestable. "En ce qui concerne mon entreprise, qui avait été vivement encouragée par l’État à s’engager dans cette labellisation, l’instruction a duré plusieurs mois et fait l’objet de différents audits très approfondis", confirme Philippe Hache, le dirigeant de la dernière société française de corseterie, Macosa, qui est implantée à Bonnétable. "Cette distinction ne tombe pas du ciel. Bien qu’existant depuis près de 50 ans, nous avons eu à donner de nombreuses explications sur notre activité et notre fonctionnement."

"Trois critères sont principalement pris en compte : la rareté et le caractère exceptionnel du savoir-faire développé par le candidat, le niveau de la technicité employée et, enfin, la notoriété et l’ancrage territorial de l’entreprise. À l’inverse, il n’existe pas d’obligation concernant le nombre de salariés, le montant du chiffre d’affaires ou le secteur d’activité du candidat. Chaque entreprise française, exerçant son activité sur le territoire français, peut postuler", précise Alexis Govcyan, ajoutant que les chambres consulaires, ainsi que la Dirrecte, sont pleinement associées à ce dispositif et leurs avis sont examinés avec la plus grande attention. "De même, nous faisons appel à différents experts indépendants tandis que les équipes de notre institut se déplacent fréquemment sur les sites de production."

"L’examen de chaque dossier fait l’objet de longs débats qui débouchent sur l’émission d’un avis favorable ou défavorable, voire sur la demande d’un report pour complément d’information, poursuit le directeur de l’Institut supérieur des métiers. Notre proposition est ensuite transmise au ministre de l’Économie qui demeure l’unique décisionnaire". S’il est accordé, le label est validé pour cinq années au bout desquelles un nouveau dossier doit être constitué. En cas de rejet de la candidature, l’entreprise peut refaire une demande un an après.

Ainsi, depuis 2006, sur les 5 000 dossiers examinés, 1 400 seulement ont obtenu un avis favorable. "Et même si le nombre d’entreprises labellisées augmente avec une grande régularité, la commission d’examen des candidatures se veut de plus en plus exigeante afin de ne pas dénaturer le label Entreprise du patrimoine vivant et de lui conserver son exemplarité", poursuit Alexis Govcyan.

 

Des aides et des opérations de promotion

De surcroît, l’obtention de cette distinction se traduit par l’accès à des aides très concrètes. En premier lieu, toute Entreprise du patrimoine vivant peut bénéficier d’un crédit d’impôt majoré, notamment sur l’apprentissage, ou d’un accompagnement financier assuré par Bpifrance. Mais, surtout, elle est intégrée à un réseau pour lequel sont organisées de nombreuses opérations de promotion ciblées. "Nous avons, par exemple, mis en place l’exposition "Art de vivre à la française" qui s’est déroulée l’an dernier à Singapour et aura lieu à Moscou du 31 mai au 2 juin prochains. Actuellement nous préparons un événement de première importance : un "méga speed dating" au cours duquel plus de 300 entrepreneurs français viendront rencontrer les experts des chambres de commerce et d’industrie du monde entier pour recueillir des conseils adaptés à leurs projets d’exportation. Cette manifestation est programmée le 3 juillet au ministère de l’Économie et des finances à Bercy, annonce Alexis Govcyan. Pour notre institut, ce travail de promotion est la clé de voûte de notre action."

De plus, conscients des difficultés auxquelles se heurtent les chefs d’entreprise en matière de recrutement, les responsables du label Entreprise du patrimoine vivant ont la volonté de multiplier les initiatives destinées à favoriser la transmission des savoir-faire. "Là encore, notre rôle est d’accompagner les titulaires du label."

 

Un gage d’authenticité, un effet marketing

"Entreprise du patrimoine vivant a pour premier avantage de crédibiliser notre existence et de rassurer les prospects, notamment à l’étranger", affirme Philippe Hache, qui réalise aujourd’hui 9 % de son chiffre d’affaires à l’export et sait que le développement de son entreprise passe impérativement par la conquête de marchés internationaux. "Le label possède un effet marketing ! Il nous offre une visibilité nouvelle, nous permet de gagner en temps et en efficacité dans nos démarches d’exportation, poursuit le chef d’entreprise, insistant sur la nécessité d’accorder le label avec parcimonie. C’est la rareté d’Entreprise du patrimoine vivant qui fait toute sa valeur."

De son côté, Patrick Garnier, directeur commercial d’Adine, fabricant d’emballages carton pour l’industrie du luxe installé à Mayet, considère cette labellisation comme "une reconnaissance, voire une récompense et une fierté. C’est un gage d’authenticité qui nous a permis de mettre en valeur notre savoir-faire, en particulier dans la fabrication des boîtes rondes, et de contribuer à renforcer les passerelles entre notre expertise et les différentes technologies qui s’offrent à nous", poursuit-il, rappelant qu’Adine a été la première société sarthoise labellisée EPV en 2013.

À n’en pas douter, Entreprise du patrimoine vivant a une réelle utilité et l’on peut aisément imaginer que d’autres entreprises sarthoises méritent de l’obtenir pour accélérer leur croissance.

 

Emmanuel Chevreul

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